Jeudi 17 juillet, le groupement « Les éoliennes en mer de Vendée » constitué de GDF-Suez, NeoEn et EDPR, associés au turbinier Areva, a présenté le projet de parc éolien en mer retenu par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) devant près de 80 Islais. Basé sur des innovations technologiques importantes, le projet de ce groupement prévoit de répartir les emplois entre Noirmoutier et l'île d'Yeu où 80 postes pour la maintenance dite « routinière » devraient être créés.
Un parc construit plus vite
La turbine 8MW d'Areva est évidemment la principale innovation permettant de réduire le nombre d'éoliennes. Cette proposition novatrice explique le secret sur le dossier soumis à la CRE par le groupement de GDF comme l'explique Raphaël Tilot : « si nous avions dévoilé notre schéma d'implantation tout le monde aurait découvert notre proposition de turbine 8MW. Or celle-ci influence directement le temps de construction du parc et donc son coût avec moins de mâts à installer. Tous ces éléments ont un impact important sur le prix de l'électricité fournie, lequel comptait pour 40% de l'évaluation de l'offre par la CRE. » Ce secret industriel a causé quelques vagues parmi les marins-pêcheurs de la région, lesquels ont d'abord pris position pour le concurrent de GDF-Suez avant de se diviser. Mais avec l'attribution du projet, une nouvelle étape est franchie qui impose un dialogue à renouer avec les professionnels concernés.
Une nouvelle activité sur l'île
Pour les Islais, les enjeux ne sont pas le nombre d'éoliennes et leur implantation en mer, mais l'impact sur le territoire insulaire d'un secteur économique qui n'existe pas à l'heure actuelle. Quel impact sur la circulation maritime avec trois navires de servitude pour intervenir sur le parc éolien ? Le port de l'île d'Yeu, qui a compté des dizaines de navires d'une vingtaine de mètres de long, accueillera sans problème cette nouvelle flottille. Comment se fera l'acheminement des marchandises au moment où se discute le renouvellement de l'Insula Oya 2 ? Les grosses pièces transitant par Noirmoutier, la chaîne logistique ne bouleversera pas ce qui se pratique aujourd'hui. Où sera implanté l'entrepôt de maintenance sur l'île ? A priori aux Bossilles comme l'ont déjà mentionné les élus. Les entreprises locales seront-elles sollicitées pour différentes prestations dès les études et lors de la construction du parc ? Face à plusieurs professionnels du nautisme au sens large, les représentants du consortium ne pouvaient refuser les propositions de services. Quant à la question du logement avec une partie des 80 emplois promis qui seront certainement occupés par des Continentaux, elle aura aussi un impact sur les marchés immobilier et foncier locaux...
80 emplois confirmés
Même si la proposition de GDF-Suez n'était pas la plus intéressante pour l'île d'Yeu, Bruno Noury a appelé chacun à reconnaître que « la bataille pour l'emploi est gagnée. » Cependant tout reste à faire et un certain décalage existe entre, d'un côté, l'envie des élus d'avancer rapidement sur des propositions concrètes et, de l'autre côté, la prudence des industriels qui ont deux années devant eux pour procéder à des études essentielles sur la structure du sol, les conditions de mer et de vent. Les élus, qui souhaitaient cette première réunion avec la population locale le plus rapidement possible, ont déjà annoncé un forum pour l'emploi les 14 et 15 novembre prochains tant il est nécessaire de se projeter vite afin de former les Islais à la spécificité de ces métiers dans les six années à venir. Pour les industriels, les 80 emplois à l'île d'Yeu ont bien été confirmés si tout se déroule comme prévu car « 2021, c'est relativement loin... »
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