Gérard Turbé taille des bateaux dans des bouts de bois depuis qu’il a 12 ans. C’est le spécialiste des bateaux en bouteille. Dans le cadre des journées du patrimoine, il a expliqué comment il a restauré les trois bateaux suspendus dans l’église Notre Dame du Port, qui le font rêver depuis qu’il est tout petit. Un patient travail où il a fallu démonter, poncer, peindre, refaire des parties cassées – des mâts, des poulies, des canons… - avec le souci de respecter la confection d’origine. « Ce ne peut être que l’œuvre d’un marin pour arriver à ce degré de finition, ou d’une personne qui a travaillé dans un arsenal » pense Gérard, admiratif de tant de minutie. Il a trouvé des épissures réalisées sur des fils de 1,25 mm.
Le Saint-François, qui ressemble à la Belle Poule, a réclamé près de 300 heures de travail. Il est d’une facture plus soignée que les deux autres, ce qui fait dire à Gérard que trois personnes en sont à l’origine. « Par exemple, sur le Saint-François, les caps de mouton qui servent à tendre les haubans sont intégralement reproduits. Sur le Léon XIII, un bateau à voile et à vapeur, ils sont plutôt rustiques. Et sur le Pie VII, une corvette du milieu du XIXe siècle, il n’y en a pas ».
« Il semble que ces ex-voto, qui datent du XIXe siècle, aient une fonction de protection de la communauté maritime » précise Jean-François Henry. « Il y en avait d’autres à l’église Saint-Sauveur et dans la chapelle de La Meule ». L’historien a ensuite convié l’auditoire à faire le tour des autres ex-voto de l’église du port. Parmi eux, une plaque de remerciement à Notre Dame du perpétuel secours. Elle a été apposée en 1921 au retour d’une mission (destinée à fortifier la foi des croyants) qui s’était muée en expédition de secours, le vicaire étant descendu avec la croix au Trou d’enfer sans pouvoir s’en extraire alors que les eaux montaient… Le vitrail à gauche de l’autel, où figure la Vierge Marie, avait été offert par les marins lors de la reconstruction de l’église à la fin du XIXe siècle, également dans un but de protection. Une plaque en ardoise commémore quant à elle un sauvetage effectué en 1876 qui coûta la vie à André Palvadeau et Alfred Marchandeau… « Un ex-voto est un don en échange d’une faveur sollicitée ou obtenue. Il témoigne à la fois d’une détresse et de la joie de l’accomplissement d’un vœu. Il relève de la partie la plus intime des gens. On en trouve chez les Égyptiens ainsi qu’en Orient, ce n’est pas spécifique à la chrétienté » souligne Jean-François Henry.
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